Pour l’Eglise catholique, c’est le premier des sept sacrements. Le mot est une transcription du grec « baptizein » qui signifie « plonger ». Le rite actuel, qui consiste à verser de l’eau sur la tête, évoque plutôt un rite de purification, mais cette compréhension détourne l’attention de ce qui s’accomplit en réalité.
Dans sa signification première, le baptême opère l’union d’un être humain au Christ, mort et ressuscité. L’eau, dans laquelle on est plongé, signifie la mort du Christ, et la sortie de l’eau signifie la vie nouvelle qu’il communique ainsi. Ce baptême est accompli au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, selon l’ordre même du Christ après sa résurrection.
Par l’union sacramentelle au Christ, la personne baptisée entre ainsi dans la vie trinitaire : unie au Fils unique, elle devient fils ou fille adoptif du Père dans la puissance unifiante de l’Esprit Saint qui la sanctifie. Elle reçoit ainsi le pouvoir de devenir par la foi ce qu’elle est grâce au sacrement.
Dans le même mouvement, le sacrement opère l’incorporation à l’Eglise, corps du Christ dont les baptisés sont les membres vivants. Selon la formule qui précède la chrismation : « Tu es membre du corps du Christ, tu fais partie de son peuple et tu participes à sa dignité de prêtre, de prophète et de roi ».
A proprement parler, il n’y a pas d’âge : un bébé, présenté par ses parents, peut être baptisé, tout comme un adulte.
Toutefois, il est malcommode de baptiser des enfants qui ne sont plus des bébés et qui n’ont pas encore l’âge de raison (de deux à sept ans). Pourquoi ? Parce que l’enfant ne peut pas bien comprendre ce qui lui arrive, tout en percevant bien qu’il lui arrive quelque chose. Humainement, il peut aussi être contraint malgré lui à s’estimer le centre de l’attention des adultes, et du coup à ne pas être dans les dispositions justes par rapport à un sacrement. Il peut même arriver, à l’âge du « non », que l’enfant se rebiffe lorsqu’il est conduit à la cuve baptismale : cela fait un peu désordre, et l’on ne sait plus très bien quoi faire, ou plutôt on est obligé d’interrompre la célébration en raison de la contradiction dans laquelle on est placé et des dégâts spirituels ultérieurs si l’on persistait.
C’est une pratique très ancienne à laquelle l’Eglise est attachée. Elle souligne la caractéristique fondamentale de tout baptême qui est une nouvelle naissance. L’analogie avec la naissance naturelle permet d’en manifester la justesse. Le baptême est une affaire de vie, et non premièrement de valeurs morales ou d’adhésion à une famille de pensée.
Normalement, lorsque des parents ont choisi de recevoir le sacrement du mariage, ils s’engagent à élever les enfants qu’ils recevront « humainement et chrétiennement ». Cette éducation chrétienne s’ouvre avec le baptême, parce qu’elle consiste à soutenir la croissance d’une vie reçue. Cela peut aussi se comprendre dans la logique propre de l’amour des parents qui cherchent à donner à leur enfant ce qu’il y a de meilleur pour vivre. L’expression des motifs de la démarche des parents prend des formes variées qui indiquent cette même volonté : protection, foi, membre de l’Eglise.
Certains mettent en évidence le fait qu’un enfant n’est pas conscient de ce qu’il fait, et qu’il est donc préférable d’attendre qu’il demande lui-même à recevoir le baptême. Sa liberté est respectée.
Cette position, résumée, nourrit bien la réflexion.
Le bébé va recevoir de ses parents bien des réalités qu’il n’aura pas choisies, il devra se plier à de multiples choix que les parents feront pour lui parce qu’ils estiment légitimement que c’est ainsi qu’il pourra grandir et apprendre à être libre, il apprendra à parler, à réfléchir et à juger à partir des paroles, des réflexions et des jugements de ses parents. Il ne peut pas en être autrement, et c’est de cette manière que l’enfant acquiert ce qui lui est nécessaire pour agir librement. Pourquoi la vie chrétienne aurait-elle une place si particulière qu’elle pourrait ne pas être communiquée dès le commencement ?
Dans le même registre, mais plus radical, l’enfant qui existe n’a pas demandé à venir au monde. L’acte qui fonde son être le plus intime, et qu’il découvrira progressivement, lui est donné, et absolument donné. C’est en quoi consiste l’étonnant mystère qui émeut tant les parents : ce sont eux qui ont donné naissance à cette nouvelle personne, unique, distincte d’eux et venant d’eux, autre qu’eux-mêmes et appelée à aller vers d’autres qu’eux-mêmes. Cette situation naturelle aide à comprendre ce qu’accomplit profondément le baptême, même lorsqu’il s’agit d’un adulte : il est saisi par l’Esprit Saint qui le fait naître à la vie même de Dieu, il n’est pas à l’origine de ce qui lui arrive, même s’il l’a demandé et y consent. Le baptême n’est pas d’abord un acte d’adhésion à des valeurs, qui peuvent bien exister, mais un acte de naissance en Dieu.
Si l’enfant n’est pas conscient moralement, ce sont ses parents qui le sont pour lui, de la même manière qu’ils l’ont conçu et accueilli. L’existence de l’enfant repose entièrement sur la bienveillance et la vigilance de ses parents. Lorsque les parents présentent leur petit au baptême, ils s’engagent à lui communiquer ce qui permettra à la vie reçue de porter tout son fruit. Ils expérimentent alors comme un redoublement de leur joie et de la conscience de leur responsabilité, parce qu’après avoir reçu un petit d’homme, il reçoivent un petit baptisé, un fils ou une fille adoptif du Père. Le Père le leur confie doublement en quelque sorte : pour la vie naturelle et pour la vie surnaturelle, la seconde pénétrant et transfigurant la première.
Parfois, dans les rencontres de préparation au baptême, de jeunes parents, conscients du don qu’ils ont reçu avec leur enfant et de l’aventure que représente toute vie humaine, disent qu’ils font baptiser leur enfant pour qu’il puisse bénéficier de ce qu’ils estiment le meilleur et qu’il soit effectivement en mesure de choisir plus tard. Et ils ajoutent : il pourra ne pas suivre la voie que nous lui indiquons. Tout en comprenant le scrupule qui sous tend cette formulation, je ne peux m’empêcher d’interroger : Pourquoi utilisez-vous la formule négative ? L’espérance des parents ne peut-elle pas être que l’enfant soit en mesure de ratifier librement la vie chrétienne qu’il a reçue le jour de son baptême ?
Nous sommes, malgré nous, imprégnés par une conception négative de la liberté dont notre compréhension de la vie humaine est tributaire. Est libre, celui qui dit non ou qui peut dire non. Ne devient libre que celui qui s’oppose. Pourquoi la liberté n’est-elle pas comprise comme la faculté de pouvoir dire oui au bien ou à Dieu, du plus profond mouvement de soi, de pouvoir consentir à ce que j’ai reçu et qui fait que j’existe. Que la possibilité de refuser existe, cela ne fait pas de doute, mais elle existe comme manifestation réelle d’un consentement non contraint, pas comme l’expression achevée de la liberté. Et je suppose que c’est en partie cette condition que les parents ont à l’esprit quand ils parlent négativement du choix ou des choix ultérieurs de leur enfant.
Mais, après tout, pourquoi des parents ne pourraient-ils pas espérer goûter la joie de voir que ce qu’ils ont donné à leurs enfants leur donne de vivre librement à leur tour, dans la reconnaissance du Père ? Et cela sans qu’il y ait une contrainte morale, qui de toute manière, si elle existait, invaliderait l’acte de foi lui-même. Par sa nature, celui-ci ne peut être contraint puisqu’il est l’acte suprême de la liberté personnelle qui consent à son Créateur.
Dans le déroulement du baptême, la profession de foi suit la bénédiction de l’eau et précède immédiatement le baptême. C’est la forme la plus ancienne, dialoguée et explicitement trinitaire : Croyez vous en Dieu le Père, en son Fils Jésus, en l’Esprit Saint.
Elle est demandée aux parents et aux parrain et marraine, puis à l’assemblée présente. Professer la foi, c’est la proclamer publiquement. C’est dans cette foi que l’enfant présenté est baptisé, tout comme l’adulte qui se présente au baptême. Cette foi, il l’a reçoit au jour de son baptême et c’est en elle que se développera sa vie de disciple du Christ.
Il peut arriver que les parents qui présentent leur enfants soient un peu incertains à propos de tel ou tel point de la profession de foi. Ils doivent être conscients que cette foi est d’abord celle de l’Eglise entière, qui porte leur propre confession de foi. Ainsi, l’assemblée est-elle interrogée, en signe de la présence de l’Eglise en son ensemble.
Cette renonciation au mal précède la profession de foi. Elle paraît parfois incompréhensible aux parents de bébés, car ils ne comprennent pas pourquoi l’on parle ainsi du péché, du mal et de Satan. L’enfant leur paraît dégagé de ces liens. Ce que nous diront du péché originel éclairera probablement ce point.
Mais remarquons tout d’abord que cette renonciation est demandée aux parents, parrain et marraine. Cet acte solennel rejoint deux réalités : la première est la responsabilité que prennent les parents de conduire leur enfant « pour qu’il apprenne à aimer Dieu et le prochain », la seconde tient à l’expérience de l’Eglise qui sait que au long de son épanouissement « la vie reçue rencontrera bien des obstacles » et qu’elle engendre un combat pour le bien, contre le mal.
C’est cet aspect que souligne la renonciation précédant la profession de foi. Elle manifeste la conscience de ce combat chez les adultes présents, un combat qu’ils connaissent parfaitement et qu’ils partagent avec tout homme, même celui qui ne professe pas la foi chrétienne. Elle donne forme à l’expression d’un choix de liberté, dans sa clarté la plus grande : choisir le bien suppose que l’on renonce au mal. D’une certaine manière, renoncer réellement au mal engage fortement sur le chemin de la recherche et de l’accomplissement du bien.
Cet acte insolite souligne le réalisme d’une existence marquée par la recherche réelle du bien. Nous constatons bien souvent une sorte de tolérance au mal qui coexiste avec un désir affiché du bien, dans une béate incohérence. Mais on ne veut pas réellement le bien tant qu’on ne refuse pas le mal, et une forme suprême de témoignage rendu au Bien consiste à refuser le mal et à porter la conséquence de ce choix.
Cette renonciation, lorsqu’elle est prise au sérieux, provoque souvent une prise de conscience de la vérité toute relative de nos paroles ou de nos déclarations de principe. Curieusement il paraît plus difficile de renoncer au mal que de professer la foi, et les choix de vie qu’elle implique. Or, le premier effet de la foi c’est d’accepter de coopérer à l’œuvre du Christ venu libérer l’homme des chaînes du mal et du péché.
Cette expression paraît archaïque ou, à tout le moins, déplacée surtout lorsque c’est une bébé qui est baptisé. Comment, dit-on, imputer ce péché à un bébé : il n’est ni conscient ni en position de commettre quelque péché que ce soit. Sans doute, mais en fait ce n’est pas la question !
Le péché originel désigne le péché qui marque tout être humain venant en ce monde. Il n’en est pas coupable, mais son être, du fait qu’il appartient à l’humanité, est blessé. Qu’en savons-nous, et d’où le savons-nous ? De ce que le Christ accomplit et de ce qu’enseigne la Révélation, notamment dans les premiers chapitres de la Genèse. Mais, réfléchissons par un autre biais, à partir de l’enfant.
On a parfois aujourd’hui une manière d’idéaliser l’enfant, par nostalgie ou par différence d’avec les adultes retors, qui laisse un peu perplexe. La conviction que l’enfant est innocent perdure, malgré ce que la psychanalyse a souligné et que l’Eglise et la sagesse des nations connaissaient depuis plus longtemps.
Nous avons appris à soupçonner, avec la psychanalyse notamment, la droiture des intentions motivant les actes humains. Ce soupçon, presque systématique, coexiste pourtant avec l’idée de l’innocence enfantine, de la bonté créatrice et spontanée du petit : il sait, lui, tandis que l’adulte piétine et réduit. Ces représentations agissent comme si les adultes désabusés d’eux-mêmes avaient besoin de croire à leur possible bonté, encore inviolée dans la figure de l’enfant. Ils projettent en lui cet impossible rêve de l’innocence humaine, avec d’autant plus de force que le monde auquel ils participent présente des couleurs sombres et est agité de violents sursauts. Croient-ils donc que l’enfant va les racheter de leur lâcheté ? Sans compter cette étonnante contradiction sociale et culturelle : d’un côté l’on avorte et de l’autre on idolâtre l’enfant. Le rapprochement est rude, sans doute, mais il met le doigt sur un point névralgique et secret !
Or les parents découvrent bien vite que leur petit développe, sans exemple ni conscience encore pourtant, des réflexes d’accaparement qui se développeront en jalousie, en domination, en violence. D’où cela vient-il donc, qui paraît inné tant les manifestations en sont précoces, avant même l’apparition de la conscience morale ? On a fait remonter la cause de cet attrait pour le mal à l’éducation, qui corromprait la bonté naturelle du petit. Mais l’expérience manifeste qu’il est intérieur sans que l’on puisse l’imputer à un être conscient et volontaire. Et puis, à supposer que ce puisse être l’éducation, d’où viendrait-il donc qu’elle soit source de corruption ?
Derrière ces brèves évocations, se cache la difficile question de l’origine du mal moral. D’où vient-il que l’homme soit pour son semblable un prédateur plus inflexible et insatiable que tous les prédateurs du règne animal. « On aurait dit qu’à peine assis, ils cherchaient entre eux de nouvelles manières de faire souffrir », disait quelqu’un à propos de soldats dans un pays en guerre.
L’époque contemporaine a eu et continue à affronter cette haine méthodique et inégalée, qui se pare des justifications les plus aberrantes, qu’il s’agisse de la race ou de la lutte des classes, de la loi du marché ou des prérogatives de telle tribu. Plus le discours théorique est serré et absolu, plus l’implacable violence s’exerce. Au point que ne manquent pas ceux qui estiment l’homme foncièrement mauvais, comme si l’autre théorie, qui tient l’homme pour foncièrement bon, n’était qu’une vaste fumisterie, qui a pourtant la vie dure et engendre un angélisme, désarmant devant le mal et la malice.
Certains diront, qui ont le sens de l’équilibre, que l’être humain est bon et mauvais à la fois. Mais cela ne résout la question qu’en apparence, car cette hypothèse qualifie l’être même de l’homme et fait ainsi de lui le théâtre d’un affrontement métaphysique entre le bien et le mal dans lequel il n’existe aucune place pour la liberté.
Et nous devons pourtant vivre, de toute façon, mais comment, pour que ce soit comme des êtres humains ?
Le péché originel désigne cette blessure de l’être humain antérieure à son action personnelle : son effet premier se traduit par la méconnaissance de Dieu, avec ce qu’elle entraîne. Il ne détruit pas la nature de la personne humaine ni sa capacité à chercher et à accomplir le bien. Créée à l’image et à la ressemblance de Dieu, elle tient sa bonté de sa création même
La manière dont le récit biblique présente cette chute originelle de l’humanité suggère qu’elle s’inscrit sur fond d’un mystère plus grand car Adam et Eve sont tentés par un personnage représenté par le serpent, dont la morsure est mortelle et qui instille son poison en forme de défiance à l’égard de la Parole de vie donnée par Dieu.
C’est de ce péché dont la baptême délivre : premier fruit du salut donné par le Christ et communiqué par les sacrements.
C’est une très bonne question. Nous parlons assez facilement du salut donné par le Christ, mais fréquemment nous avons du mal à préciser ce qu’est ce salut et comment il nous est communiqué.
On l’identifie parfois à l’agir moral : nous recevons de pouvoir agir bien. Peut-être, mais cette compréhension est un peu réductrice et elle se heurte à des observations simples. On entend ainsi dire qu’il existe des non-chrétiens qui sont plus chrétiens que les chrétiens : la formule est amusante, mais elle souligne que les actes bons ne sont pas l’apanage des baptisés. Cette constatation, juste mais à la formulation approximative, oblige à chercher davantage ce qu’est le salut effectivement donné et, par conséquent, ce qui caractérise l’identité du chrétien.
Le baptisé est sauvé de la méconnaissance et de l’éloignement de son Créateur. Pour le dire de manière ramassée, nous connaissons Dieu en vérité et nous recevons de partager dès à présent sa propre vie. Rien que cela ! L’être humain est sorti de l’enfermement qui borne son horizon par la mort. En découvrant qui est son Créateur, il découvre à quelle vie il est appelé et il la reçoit.
L’identité chrétienne n’est donc pas d’abord caractérisée par un agir bon, mais par le fait d’être fils ou fille adoptif de Dieu le Père. Cet être reçu par le baptême qui unit au Fils unique, donne le pouvoir de devenir enfant de Dieu, selon une expression de saint Jean dans le prologue de son évangile. L’agir qui en découle est un agir filial, à la manière de Jésus, le Fils unique fait homme. Sa règle est simple : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Et comme le baptisé est un être humain, sa capacité à agir selon le bien est saisie par l’Esprit Saint qui lui donne son maximum d’extension : cet agir devient coopération avec l’action même de Dieu. Le baptisé agit ainsi pour le salut de tous les hommes : il le sait et reçoit de Dieu lui-même le pouvoir d’entrer dans l’accomplissement d’une telle œuvre. Il en reçoit la mission.
Le don est immense et il oriente vers Dieu le Père et non vers soi-même. Il permet de connaître vraiment Dieu, cherché à tâtons par l’humanité en des directions variées. Il délivre de la peur de la mort et de toutes les chaînes qui retiennent captif l’être humain. Il donne la pleine liberté d’aimer, et d’aimer comme Dieu aime.
Du coup, si l’on ose dire, l’Eglise en ses membres communique à l’humanité les biens ainsi reçus.
Cela explique que l’homme moderne, surtout occidental, puisse jouir de cette liberté. Mais nous nous heurtons à une dangereuse illusion, qui consiste à penser que ce bien est propre à l’homme depuis l’origine, qu’il peut en user à sa guise sans reconnaître son Créateur : c’est oublier et l’histoire et la nature même de cette liberté. Rejeter Dieu, comme une sorte de concurrent dominateur, c’est retomber dans l’enfermement originel, à ceci près qu’il est pire parce que la liberté reçue se retourne en quelque sorte contre elle-même, tombe dans des esclavages plus redoutables qu’avant et en accentue les effets destructeurs.
Mais cette situation rend toujours plus actuelle la mission de l’Eglise au cœur de l’humanité. Elle veille sur l’être humain et ne cesse d’être le canal actuel par lequel le salut est effectivement communiqué.
La vie même de Dieu, par l’union actuelle au Christ, Fils unique de Dieu le Père dans la puissance de l’Esprit Saint.
L’évêque, le prêtre ou le diacre.
En cas de danger de mort, n’importe qui peut baptiser pour autant qu’en accomplissant le rite il veuille faire ce que l’Eglise fait lorsqu’elle baptise. On verse l’eau sur le front par trois fois en prononçant les paroles habituelles : N, je te baptise au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit.
Après avoir procédé, on en avertit le curé du lieu. Il est bon qu’il puisse y avoir un témoin.
On ne peut baptiser quelqu’un contre sa volonté, ni un enfant contre la volonté de ses parents. Dans une telle situation, on peut, avec assurance, le confier à la bonté de Dieu le Père.
Pour un bébé, les parents viennent à la paroisse inscrire leur enfant, si possible deux mois avant la date envisagée. Il leur sera proposé une rencontre, avec d’autres parents, pour réfléchir ensemble au sens du baptême. Une autre rencontre sera organisée pour préparer avec le prêtre ou le diacre la célébration elle-même.
Les baptêmes sont généralement célébrés le dimanche. A saint Christophe, la célébration regroupe au maximum trois familles. Cette célébration commune du baptême souligne son caractère ecclésial.
Pour un enfant en âge scolaire, à partir de sept ans : l’inscription doit se faire dès que le baptême est envisagé. La préparation s’étend sur une année, précédée d’une année effective de catéchisme ou d’aumônerie. Cette durée est nécessaire pour instruire celui ou celle qui sera baptisé et pour l’aider à mûrir son choix. Généralement, la paroisse propose une date dans l’année pour la célébration de ces baptêmes.
Pour un adulte, à partir de dix huit ans : l’inscription se fait au cours d’un premier entretien avec le responsable du catéchuménat des adultes. La préparation s’étale sur deux années, car l’instruction demande du temps et la conversion doit être accompagnée pour porter son fruit. Le baptême est généralement célébré dans la nuit de Pâques.
La question peut sembler un peu étonnante.
Aboutissement : on pourrait le penser dans le cas du baptême d’un enfant en âge scolaire ou d’un adulte. La préparation a pris du temps et mobilisé l’énergie spirituelle du catéchumène, qui a pu connaître des hauts et des bas, des moments d’incertitude ou d’hésitation, d’enthousiasme et de crainte aussi. Le jour du baptême est un événement unique, espéré et attendu.
Malgré cette réalité, le baptême est bien un commencement, car il inaugure une vie nouvelle. Tout commence véritablement, car le don que l’on s’est disposé à recevoir est réellement communiqué. Vient le temps de l’exercice de cette vie chrétienne dont on a pris le temps de découvrir les caractéristiques et la beauté, dont on sait qu’elle est aussi un combat pour la sainteté et l’union au Christ dans la vie quotidienne.
Pour les bébés et les enfants en âge scolaire, le baptême inaugure aussi, et avec la même force, une vie nouvelle. Mais elle va s’inscrire dans la croissance naturelle de l’enfant : les parents vont lui apprendre à prier, à venir à l’église, à participer déjà à la messe, à vivre comme le Christ l’enseigne, il participera au catéchisme.
Rien et tout.
Rien, parce que l’existence est toujours l’existence humaine communiquée à la naissance et partagée avec tous les êtres humains. L’existence du baptisé est en tout semblable à celle d’un non baptisé, y compris en ce qu’elle a d’inexplicable et de rude.
Tout, vraiment, parce que la manière de recevoir et de vivre cette existence est original. Saint Paul a résumé cette particularité par ces mots : « Ma vie présente dans la condition humaine, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré pour moi ». Ce lien invisible et réel conduit dans les profondeurs du mystère de Dieu et dans celles de la condition humaine, créée et sauvée par Dieu.
Des catéchumènes adultes surprennent les baptisés habitués lorsqu’ils leur disent que la foi chrétienne offre une plénitude inouïe par la vie divine communiquée dans les sacrements. Et il est vrai que les habitués sont souvent bien peu conscients de l’étonnante nouveauté de la vie chrétienne, de la lumière et de la capacité qu’elle donne pour aller à Dieu, du sens qu’elle confère ainsi à l’existence humaine, sans l’idéaliser
Le parrain ou la marraine (un seul suffit) est un baptisé ou une baptisée qui se porte garant de la foi dans laquelle l’enfant sera baptisé, et accepte d’aider les parents dans l’éducation chrétienne de leur enfant. Pour un adulte, il atteste que celui-ci a bien été instruit et il l’accompagnera dans sa vie de baptisé.
Le choix du parrain ou de la marraine répond également à des critères affectifs ou familiaux. Il reste aussi encore l’idée que les parrain et marraine peuvent suppléer les parents en cas de coup dur et prendre en charge l’enfant à leur place. Souvent, on perçoit le souci qu’une relation un peu privilégiée puisse se nouer, de telle sorte que l’enfant puisse avoir, à l’âge de l’adolescence, un interlocuteur autre que les parents mais en qui les parents ont confiance.
Mais, en toute hypothèse : un parrain ou une marraine doit être baptisé catholique, normalement confirmé et admis à l’Eucharistie, et avoir plus de seize ans. Il arrive qu’un parrain ou une marraine puisse avoir moins de seize ans : cela dépend du Curé qui peut le permettre, selon des conditions simples (que celui ou celle qui est pressenti ait une vie chrétienne régulière, est la plus fondamentale, car il n’est pas très indiqué de choisir un parrain ou une parraine pour faire plaisir). Si vous êtes dans ce cas-là, veuillez avoir la courtoisie de ne pas mettre le Curé devant le fait accompli, car en cas de refus de sa part, vous vous trouveriez ennuyés. Interrogez-le d’abord et suivez ce qu’il vous dira.
Pour un enfant, vous avez la faculté de choisir un parrain ou une marraine appartenant à une autre confession chrétienne (luthérien, réformé, anglican ou orthodoxe), il ou elle figurera alors dans le registre au titre de témoin. Cette disposition vise à respecter la vérité des appartenances chrétiennes. Dans ce cas, l’un des deux doit être catholique.
En raison de la nature du parrainage et du baptême, quelqu’un qui n’est pas baptisé ne peut être ni parrain ou marraine, ni témoin.