« Heureux ceux qui croient
sans avoir vu. » Thomas a eu besoin de voir, de toucher. Il voulait des preuves, des
traces visibles. Mais Jésus l’invite à un autre chemin : celui d’une confiance qui
s’aventure au-delà du visible.
Pierre, lui, a fui. Il n’a pas
supporté le choc d’un Dieu crucifié. Celui qu’il avait suivi accomplissait des miracles,
parlait avec puissance. Mais le voir condamné, brisé, cela a fait vaciller son cœur. Comme
si sa foi ne tenait pas dans la faiblesse de Dieu.
Marie, elle, est restée. Elle
connaissait déjà le visage fragile de son fils, déposé un jour entre ses bras à Bethléem.
Et c’est là, au pied de la croix, dans le silence et la douleur, qu’elle a tenu bon,
laissant l’espérance habiter l’obscur.
Nous aussi, parfois, nous fuyons,
nous doutons, gênés par nos fautes ou aveuglés par nos attentes. La culpabilité nous
enferme, l’orgueil nous durcit. Mais croire, c’est consentir à se laisser déverrouiller, à
accueillir un Dieu qui se dévoile en marchant.
Dieu passe discrètement, comme
aux jours d’Emmaüs, souvent là où on ne pense pas à le chercher.
Et si la foi, c’était cela :
vivre joyeusement au creux des tensions, avancer malgré nos fragilités, crier nos
souffrances en prière ? Croire, c’est marcher, tendre les mains, laisser la résurrection
s’écrire dans nos gestes, quand nous choisissons encore d’aimer, de pardonner, de
recommencer, malgré tout. Il est vivant. Et Son Cœur, lentement, commence à battre à
nouveau dans les nôtres.
P. Georges Lichaa El
Khoury